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Comment utiliser des copeaux de bois pour le jardinage sans déséquilibrer le sol

Comment utiliser des copeaux de bois pour le jardinage sans déséquilibrer le sol

Pourquoi utiliser des copeaux de bois au jardin ?

Si vous êtes comme moi, entre deux séances de plantation et une pause café sur une chaise longue, vous avez déjà entendu parler de paillage. Et parmi les nombreuses options de paillis naturels, les copeaux de bois font souvent débat. Trop jeunes ? Trop acides ? Et si je vous disais qu’ils peuvent être un véritable atout pour votre jardin… à condition de savoir les utiliser ?

Les copeaux de bois, ce sont ces petits morceaux venant des branches et troncs broyés. Ils sont souvent récupérés après l’élagage ou le broyage de déchets verts. Riches en lignine, ils se décomposent lentement, ce qui en fait un paillage de longue durée. Esthétiquement agréables, économiques – surtout si vous les récupérez vous-même – ils permettent aussi de lutter contre les mauvaises herbes et de maintenir l’humidité du sol.

Mais attention : mal utilisés, ils peuvent déséquilibrer votre sol et nuire à vos plantations. Alors aujourd’hui, on met les mains dans les copeaux (façon de parler) et on découvre ensemble leurs secrets d’une utilisation sans faux-pas.

Paillage et équilibre du sol : un duo à cultiver

Le sol, c’est la base de tout. Une terre en bonne santé, c’est un jardin qui respire. Mais les copeaux de bois, en grande quantité et surtout non compostés, peuvent puiser l’azote du sol lors de leur décomposition. Résultat : vos plantes se retrouvent affamées. Et un plant de tomate affamé… c’est moins de salade estivale dans l’assiette !

Ce phénomène, connu sous le nom de faim d’azote, peut inquiéter. Mais rassurez-vous : avec quelques précautions simples, vous pouvez l’éviter sans transformer votre potager en laboratoire. Tout est question de bon endroit, bon moment et bon type de copeaux.

Quels types de copeaux utiliser ?

Pas tous les copeaux sont égaux – et non, ce n’est pas une question de favoritisme. Voici quelques repères utiles :

  • Copeaux de feuillus (chêne, charme, hêtre) : riches en lignine, ils se décomposent lentement et sont parfaits pour les massifs d’ornement.
  • Copeaux de résineux (pin, sapin, épicéa) : leur acide résinique peut acidifier le sol – à éviter au potager, surtout si vous cultivez des plantes peu tolérantes à l’acidité.
  • Copeaux compostés : les champions du respect du sol. Deux à six mois de maturation et ils seront lessivés des éléments nuisibles à la vie du sol.

Mon conseil ? Faites tourner les broyats ! Mélangez un peu de tout si vous utilisez vos propres copeaux, ou laissez-les mûrir tranquillement en tas, sous une bâche, avant de les appliquer.

Où et comment les utiliser au jardin ?

Tous les coins du jardin ne sont pas égaux devant les copeaux. Voici comment les utiliser avec justesse selon les zones.

  • Dans les allées et sous les haies : c’est leur salle de bal ! Pas de compétition avec des plantes cultivées, les copeaux structurent le sol, limitent les herbes et gardent les pieds bien au sec.
  • Dans les massifs ornementaux : ils retiennent l’humidité et donnent un aspect soigné. Mais attention à ne pas les entasser contre les tiges : on évite les maladies cryptogamiques comme ça.
  • Au potager : possible, mais avec discernement. Utilisez des copeaux déjà compostés, ou bien laissez une bonne couche de compost ou de fumier sous le paillis pour compenser la faim d’azote potentielle.

Perso, je les évite en début de printemps sur les jeunes semis, mais j’en ajoute volontiers en été pour garder la fraîcheur sous mes courgettes. Et c’est radical contre le désherbage du samedi matin – qui n’en rêve pas ?

Comment les appliquer sans se tromper ?

La clé d’un bon paillage, c’est l’équilibre. Voici les étapes pour poser vos copeaux comme un(e) pro :

  • Désherbez la zone : les copeaux bloquent les herbes… mais n’éliminent pas celles déjà installées.
  • Amendez si besoin : un peu de compost ou de fumier bien décomposé évitera la faim d’azote
  • Appliquez une couche de 5 à 8 cm : en-dessous, la lumière ne passe plus, les herbes se fatiguent et le sol reste humide.
  • Laissez un espace autour des troncs ou des tiges : 5 à 10 cm, c’est suffisant pour éviter les moisissures et les champignons.

Et une petite astuce maison : pour les parcelles semées, je préfère la paille ou les tontes bien sèches au départ, et je passe aux copeaux à l’automne, quand le jardin commence à ralentir.

Des questions ? Voici quelques réponses fréquentes

Peut-on utiliser des copeaux frais ?
Oui, mais mieux vaut éviter de les déposer sur les zones cultivées directement. Sur les sentiers ou pour structurer du sol en friche, pas de souci. Sinon, un petit passage par le tas de compost est préférable.

À quelle fréquence les renouveler ?
Tous les deux ans en général, voire tous les ans si vous aimez un jardin bien net. Certains copeaux se dégradent plus vite que d’autres, tout dépend de l’essence et de la météo. En Bretagne, tout va plus vite sous la pluie !

Les copeaux attirent-ils les limaces ?
Pas spécialement, mais en sol lourd et humide, ils peuvent créer un microclimat favorable. Un peu de cendre de bois ou une barrière de coquilles d’œufs autour de vos plants sensibles règle le souci.

Le bonus de Léa : recycler ses déchets verts

Je vous le dis souvent : le jardin, c’est un cercle vertueux. Plutôt que de jeter vos branchages ou d’attendre la collecte verte, pourquoi ne pas louer ou investir dans un petit broyeur de végétaux ? Vous transformez vos « déchets » en ressource utile.

Et même si vous n’avez pas de broyeur, certaines collectivités proposent des distributions de broyats. Renseignez-vous : le zéro déchet passe aussi par là.

À retenir pour vos prochains paillages

  • Les copeaux de bois sont une ressource précieuse… quand ils sont bien choisis et bien utilisés.
  • Privilégiez les bois feuillus et, si possible, compostés ou mélangés.
  • Évitez de les mettre directement en contact avec le potager sans supplément d’azote (compost, fumier…).
  • Adaptez leur utilisation selon les zones de votre jardin.
  • Avec un peu d’observation, ils deviennent un allié pour un sol vivant.

Alors, prêt(e) à faire craquer vos massifs sous les copeaux ? Testez, ajustez, observez… et surtout, amusez-vous dans vos expérimentations. Car au fond, c’est ça aussi, jardiner : un peu de science, beaucoup de passion et une bonne dose d’essaie-voir !