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Peut-on mettre la tonte de pelouse dans le potager sans nuire aux plantations ?

Peut-on mettre la tonte de pelouse dans le potager sans nuire aux plantations ?

Pelouse fraîchement tondue : ressource ou risque pour le potager ?

Ah, la belle odeur de gazon fraîchement coupé… Pour certaines, c’est le parfum de l’été. Pour d’autres, c’est juste le signal qu’il est temps de ratisser. Mais une question revient souvent dans nos rangs de jardiniers (avec ou sans bottes) : peut-on mettre la tonte de pelouse dans le potager sans risquer de tout faire flétrir ? Spoiler alert : oui, mais pas n’importe comment !

En tant que jardinière passionnée, je récupère presque tout. Et la tonte de pelouse, c’est de l’or vert pour le potager… à condition de savoir l’utiliser.

Pourquoi envisager la tonte comme amendement ?

Le gazon, une fois coupé, est riche en azote. Et l’azote, c’est tout simplement un des éléments préférés de vos plantes potagères. Il favorise la croissance, booste les feuilles et permet à nos légumes feuillus (bonjour laitues, épinards et blettes) de se développer joyeusement.

Au lieu de jeter vos tontes ou de les laisser s’accumuler dans un coin du jardin, pourquoi ne pas les transformer en allié du sol ? D’autant que c’est un moyen simple, naturel et gratuit d’améliorer la structure et la fertilité du sol.

Comment utiliser la tonte dans le potager sans tout ruiner

Attention cependant, balancer un amas de gazon fraîchement coupé directement autour des plants serait bien la dernière chose à faire. Pourquoi ? Parce que le gazon frais, en se décomposant rapidement, peut provoquer :

  • Une fermentation excessive (bonjour les mauvaises odeurs !),
  • La formation d’une couche étanche qui empêche l’air et l’eau de circuler,
  • L’excès d’azote qui peut « brûler » les jeunes plants,
  • L’attirance des limaces, toujours prêtes à festoyer sur vos tendres plantations.

Pour éviter cela, plusieurs solutions s’offrent à vous — testées et approuvées dans mon propre potager !

Séchage : la clé d’un paillage efficace

Quand je tonds, je laisse toujours sécher l’herbe une journée ou deux au soleil avant de l’utiliser. Elle perd ainsi son humidité excessive, ce qui limite les risques de moisissures ou de fermentation. Une fois sèche, la tonte devient un excellent paillage naturel :

  • Elle garde le sol frais en été,
  • Elle limite l’évaporation et donc les besoins en arrosage,
  • Elle évite la prolifération de mauvaises herbes,
  • Elle se décompose lentement, nourrissant le sol au fil du temps.

Je l’utilise particulièrement autour des tomates, des cucurbitacées, et des haricots. Mais attention, j’évite de trop épaissir la couche : 2 à 3 cm suffisent.

Tonte et compost : duo gagnant

Si vous êtes adepte du compost, la tonte est un allié précieux. Riche en azote, elle équilibre les matières sèches et riches en carbone comme les feuilles mortes ou les branchages. Pour rappel, un bon compost a besoin d’un rapport carbone/azote équilibré. Et la tonte joue parfaitement son rôle.

Dans mon jardin, je mélange toujours la tonte avec des matières plus sèches : brindilles, feuilles, carton déchiqueté ou même du marc de café récupéré chez mon torréfacteur local. Résultat : un compost bien équilibré qui sent bon la terre et non l’étable !

Des précautions à ne pas négliger

Comme pour tout en jardinage, un excès peut faire plus de mal que de bien. Avant d’intégrer la tonte au potager, quelques règles à garder en tête :

  • Pas de pelouse traitée : si vous avez appliqué un engrais chimique ou un désherbant, n’utilisez pas la tonte. Ces produits peuvent nuire à vos plantes, à la vie microbienne du sol, voire à votre santé si vous consommez les légumes.
  • Pas de tonte en paquet compact : une tonne de gazon humide en tas va fermenter, chauffer (parfois jusqu’à plus de 60°C), puis sentir le rance. Mieux vaut bien étaler.
  • Vigilance limaces : elles adorent se cacher sous les paillis organiques. Installez des pièges ou des protections (coquilles d’œufs, cendre, bandes de cuivre…) si nécessaire.

Quelques utilisations concrètes de la tonte dans mon potager

Pour vous donner un aperçu plus concret, voici comment j’utilise la tonte dans mon potager personnel :

  • Autour des fraisiers : après séchage partiel, la tonte permet de garder les fruits propres et le sol frais. Résultat : moins de pourriture et un arrosage réduit de moitié.
  • Entre les rangs de carottes : un paillage léger évite la formation d’une croûte en surface et garde une bonne humidité, essentielle dans les sols sablonneux.
  • Dans mon composteur : je superpose la tonte avec mes épluchures de cuisine et des feuilles mortes. En deux semaines, on obtient une belle montée en température avec un bon démarrage du compostage.
  • Sur les zones de repos : par exemple, sur les buttes laissées en repos pendant l’été, je dépose une couche de tonte qui nourrira progressivement le sol tout en limitant la pousse de déchets (pardon, de « plantes spontanées »).

Un mot sur les alternatives

Si votre pelouse n’est pas immense ou que vous venez de planter du gazon, il se peut que vous n’ayez pas suffisamment de tonte. Dans ce cas, ne culpabilisez pas ! D’autres options s’offrent à vous :

  • Le paillage à la paille (grain bio de préférence),
  • Les feuilles mortes passées à la tondeuse,
  • Le BRF (bois raméal fragmenté), très riche en carbone,
  • Les déchets de taille de haie légers.

L’idéal, c’est d’alterner les sources de paillage pour diversifier les apports au sol. Un peu comme une assiette équilibrée : vos plantes y trouveront ce dont elles ont besoin, lentement mais sûrement.

Alors, on y met ou pas notre herbe coupée ?

Oui, mille fois oui… mais avec un peu de méthode. La tonte de pelouse, quand elle est bien utilisée, est une ressource fabuleuse pour tout potager naturel. Elle limite les corvées d’arrosage, enrichit la terre, protège du climat trop chaud ou trop sec.

Mais comme souvent au jardin, la patience est de mise. Observez, testez, ajustez. Un potager, c’est une expérimentation permanente. Et chaque parcelle a sa petite personnalité (croyez-moi, ma plate-bande de courgettes semble avoir des caprices saisonniers !).

Alors la prochaine fois que vous tendez l’oreille au bruit de la tondeuse, ne voyez plus cet instant comme une corvée. Voyez-le plutôt comme la promesse de beaux légumes généreusement nourris… avec un peu d’herbe bien placée.

Et vous, vous utilisez la tonte dans votre potager ? Partagez vos expériences en commentaire, j’adore découvrir de nouvelles astuces de passionnés !