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Installer une terrasse en bois : étapes détaillées, outils indispensables et erreurs à éviter pour un chantier réussi

Installer une terrasse en bois : étapes détaillées, outils indispensables et erreurs à éviter pour un chantier réussi

Une terrasse en bois, c’est un peu comme une pièce en plus au jardin : on y prend le café du matin, on y reçoit les amis, on y laisse traîner les jouets des enfants… Mais avant d’y poser vos premiers transats, il faut passer par une étape clé : la construction. Rassurez-vous, avec une bonne préparation, les bons outils et quelques astuces de pro, c’est un chantier parfaitement accessible à un bricoleur motivé.

Choisir le bon type de terrasse en bois

Avant de sortir la visseuse, il faut répondre à deux grandes questions : où sera la terrasse, et avec quel type de bois ? Ces choix vont conditionner tout le reste.

Terrasse sur dalle, sur plots ou sur sol naturel ?

Trois grandes configurations sont possibles :

  • Sur dalle béton existante : c’est le plus simple. On fixe les lambourdes sur la dalle (avec plots ou cales pour l’aération) puis les lames dessus.
  • Sur plots réglables : idéal pour rattraper une différence de niveau, ou si le sol n’est pas parfaitement stable. Les plots (en PVC généralement) portent la structure, sans contact direct avec la terre.
  • Sur sol naturel : possible, mais à condition de bien stabiliser avec un lit de gravier compacté et un géotextile. Sinon, bonjour les affaissements et les mauvaises herbes.

Si votre terrain est un peu capricieux (pente, terre argileuse…), la solution sur plots réglables est souvent la plus durable.

Quel bois choisir pour la terrasse ?

Pour l’extérieur, on oublie les bois fragiles. On vise au minimum une classe d’emploi 3 (hors contact permanent avec le sol) ou 4 (contact possible avec l’eau et le sol) :

  • Bois résineux traités autoclave (pin, épicéa) : économiques, faciles à travailler, mais demandent un entretien régulier et un traitement de qualité.
  • Bois exotiques (ipé, cumaru, etc.) : très durables, très stables, souvent magnifiques… et plus chers. Ils grisent aussi avec le temps si on ne les huile pas.
  • Bois composites : mélanges de bois et de résine, imputrescibles, entretien limité. Parfait si vous voulez minimiser les opérations de maintenance, mais l’aspect est moins “naturel”.

Pour un premier chantier, un pin traité autoclave de classe 4 ou un bon bois composite est souvent un bon compromis : facile à découper, indulgent aux petites erreurs, et adapté aux budgets serrés.

Préparer le terrain : la base d’une terrasse durable

On a souvent envie de zapper cette étape, mais c’est elle qui fait la différence entre une terrasse qui bouge au bout de deux ans… et une terrasse qui tient dix ans sans broncher.

Tracer et définir l’implantation

Commencez par dessiner votre terrasse sur papier, avec les dimensions exactes. Puis reportez-les sur le terrain :

  • Plantez des piquets aux angles.
  • Tendez des cordeaux pour matérialiser les bords.
  • Vérifiez les diagonales : si elles sont égales, votre rectangle est d’équerre.

Pensez à la circulation : laissera-t-on facilement le passage ? Faut-il prévoir une marche ? Un accès à un regard d’évacuation ? Ce sont les petits détails qu’on se remercie d’avoir anticipés.

Préparation sur sol nu

Si vous n’avez pas de dalle, voici la base :

  • Décaissez la terre sur environ 15 à 20 cm de profondeur.
  • Nivelez et compactez avec une dame ou une plaque vibrante.
  • Posez un géotextile pour bloquer les mauvaises herbes.
  • Ajoutez une couche de gravier (type 0/20 ou 0/31,5), égalisez et compactez de nouveau.

Votre support doit être stable et laisser l’eau s’évacuer. Une terrasse qui baigne dans l’eau après chaque pluie, ce n’est pas seulement désagréable : c’est aussi le meilleur moyen de réduire la durée de vie du bois.

Les outils indispensables pour poser une terrasse en bois

Pas besoin d’un atelier de menuisier pour installer une terrasse, mais quelques indispensables vont vraiment vous simplifier la vie.

  • Mètre ruban et crayon : pour les prises de mesures et les reports sur les lames.
  • Niveau à bulle (ou niveau laser) : pour contrôler la planéité et la pente.
  • Perceuse-visseuse avec embouts adaptés : pré-perçage et vissage des lames et lambourdes.
  • Scie circulaire ou scie sauteuse : pour couper les lames à la bonne longueur.
  • Équerre de menuisier : pour des coupes et des assemblages bien d’équerre.
  • Cales de pose : pour garder des espacements réguliers entre les lames (et le long des murs).
  • Maillet (en caoutchouc de préférence) : pour ajuster les lames sans les abîmer.
  • Gants, lunettes, protections auditives : votre corps vous dira merci.

Côté matériel de fixation, prévoyez des vis inox ou galvanisées spéciales terrasse (elles résistent aux intempéries et ne rouillent pas dans le bois).

Prévoir la pente et l’écoulement de l’eau

Le bois n’aime pas l’eau stagnante. Pour qu’elle s’évacue correctement, on prévoit une légère pente :

  • En général, 1 à 2 % de pente (soit 1 à 2 cm par mètre) éloignée de la maison.
  • On vérifie au niveau à bulle ou au laser au moment de la pose des lambourdes ou des plots.

Ne négligez pas non plus l’espace entre les lames : un petit jeu de 3 à 5 mm permet à l’eau de s’écouler et au bois de travailler sans se déformer.

Mettre en place la structure : plots et lambourdes

Les lambourdes, ce sont un peu les fondations de votre terrasse. Si elles sont mal posées, tout le reste en pâtira.

Poser les plots (si terrasse sur plots)

Répartissez les plots en un quadrillage régulier :

  • En général, un espacement de 40 à 60 cm entre lambourdes.
  • Entre deux plots sous une même lambourde : souvent 60 à 80 cm, selon les recommandations du fabricant des plots et l’épaisseur des lambourdes.

Ajustez la hauteur de chaque plot pour respecter la pente voulue. Prenez le temps de bien faire ce réglage : corriger plus tard, une fois les lames posées, devient très compliqué.

Installer les lambourdes

Posez les lambourdes sur les plots, en respectant toujours un sens parallèle ou perpendiculaire à la maison selon l’effet visuel souhaité.

  • Les lambourdes doivent être de classe 4 si elles sont proches du sol ou exposées à l’humidité.
  • Fixez-les sur les plots (vis, clips ou systèmes dédiés).
  • Contrôlez régulièrement le niveau et la pente sur plusieurs lambourdes à la fois.

Pour les grandes longueurs, faites des raccords de lambourdes sur un plot (jamais dans le vide), en croisant les joints pour répartir les efforts.

Poser les lames de terrasse : méthode et astuces

Une fois la structure en place, la pose des lames devient presque un jeu de Tetris… à condition de respecter quelques règles simples.

Orientation et sens de pose

On pose généralement les lames :

  • Perpendiculairement aux lambourdes (obligatoire pour la résistance mécanique).
  • Dans le sens qui met le mieux en valeur l’espace : parallèles à la plus grande longueur pour allonger visuellement, par exemple.

Regardez aussi le sens de ruissellement de l’eau de pluie, pour éviter les zones où elle risque de stagner.

Respecter les jeux de dilatation

Le bois gonfle et se rétracte avec l’humidité et la chaleur. Pour éviter les lames bombées ou fendues :

  • Laissez 3 à 5 mm entre chaque lame.
  • Laissez au moins 10 mm entre la terrasse et les murs ou murets.
  • Pour le bois composite, suivez scrupuleusement les préconisations du fabricant (les jeux peuvent être différents).

Utilisez des cales pour garder un écartement régulier, c’est beaucoup plus propre et plus rapide.

Fixation des lames

Chaque lame doit reposer sur au moins deux lambourdes, avec une fixation à chaque point d’appui :

  • Vissez de préférence deux vis par point d’appui (une de chaque côté de la lame).
  • Faites un pré-perçage pour éviter d’éclater le bois, surtout près des extrémités.
  • Alignez soigneusement les vis : un vissage propre change vraiment l’esthétique de la terrasse.

Si vous utilisez des systèmes de clips invisibles, respectez le pas préconisé et vérifiez bien l’accroche de chaque lame. C’est plus long à poser, mais le rendu sans vis apparentes est souvent très appréciable.

Finitions : plinthes, nez de marche et protection du bois

Vous avez posé toutes les lames ? Il reste quelques détails qui font passer votre terrasse du stade “bricolage” au stade “aménagement fini”.

Habillage des chants

Pour éviter de voir la tranche des lambourdes et l’intérieur de la structure, vous pouvez poser :

  • Des plinthes en bois sur le pourtour de la terrasse.
  • Un nez de marche sur les bords accessibles.

Cela protège aussi le bois des chocs et limite l’accumulation de saletés sous la terrasse.

Traitement et entretien initial

Une fois la terrasse terminée :

  • Appliquez éventuellement un saturateur pour nourrir le bois et retarder le grisaillement.
  • Évitez les lasures et vernis filmogènes en extérieur : ils s’écaillent et sont pénibles à rénover.
  • Sur les bois exotiques, un léger ponçage de surface peut enlever les petites fibres ou échardes.

Laissez le bois sécher correctement (s’il est humide à la pose) avant de traiter, en respectant les délais conseillés par le fabricant.

Les erreurs à éviter pour un chantier réussi

Certaines erreurs sont classiques… et facilement évitables si on les a en tête avant de démarrer.

  • Négliger la préparation du sol : une terrasse posée sur une terre non stabilisée finit souvent par onduler ou se fissurer. Prenez le temps de compacter et drainer.
  • Oublier la pente : sans pente ni évacuation, l’eau s’accumule. Résultat : bois qui noircit, glissance, durée de vie réduite.
  • Choisir des vis inadaptées : une vis qui rouille se casse, tache le bois et vous complique les éventuelles réparations. Optez pour de l’inox ou des vis traitées spéciales extérieur.
  • Coller les lames les unes aux autres : sans jeu de dilatation, la terrasse se déforme, les lames se soulèvent ou se fendent.
  • Mettre la terrasse au même niveau que l’intérieur de la maison : prévoyez un léger ressaut (2 à 3 cm) pour éviter que l’eau ne remonte vers la baie vitrée.
  • Couper les lames “au jugé” : un tracé précis à l’équerre avant chaque coupe fait gagner du temps et donne un rendu nettement plus propre.
  • Oublier l’accès aux trappes ou canalisations : si un regard d’évacuation se trouve sous la future terrasse, prévoyez une trappe amovible dès la conception.

Une petite astuce : faites d’abord une zone test de quelques lames, pour vérifier vos espacements, la planéité et l’esthétique. Il sera toujours temps d’ajuster avant de poursuivre sur toute la surface.

Entretenir et prolonger la vie de sa terrasse en bois

Une terrasse bien posée, c’est bien. Une terrasse qui reste belle plusieurs années, c’est encore mieux. L’entretien n’a rien de compliqué, mais il doit être régulier.

Nettoyage courant

  • Balaiez régulièrement pour enlever feuilles, aiguilles, terre… qui retiennent l’humidité.
  • Une à deux fois par an, nettoyez à l’eau et au savon doux (ou nettoyant spécial terrasse bois), brosse souple à l’appui.
  • Évitez le karcher trop puissant : il ouvre les fibres du bois, qui devient plus sensible aux salissures.

Traitements périodiques

  • Si vous voulez garder la teinte d’origine, appliquez un saturateur une fois par an au début, puis selon l’évolution de la couleur.
  • Si le grisaillement naturel ne vous dérange pas, l’entretien se limite au nettoyage : le bois grisé reste stable s’il est de bonne qualité.

Sur le composite, l’entretien est encore plus simple : pas de saturation, juste un nettoyage régulier pour enlever mousses et saletés.

Se lancer en toute confiance

Installer une terrasse en bois, ce n’est pas réservé aux pros avec trente ans de métier. Avec un plan clair, des outils adaptés et une bonne dose de méthode, un bricoleur soigneux peut parfaitement s’en sortir.

En résumé, concentrez-vous sur :

  • Un choix de matériaux cohérent avec votre budget et votre temps d’entretien.
  • Une préparation de sol irréprochable (stabilité, drainage, pente).
  • Une pose méticuleuse des plots, lambourdes et lames, en respectant les espacements et les recommandations techniques.

Et souvenez-vous : mieux vaut avancer un peu plus lentement, vérifier chaque étape, que vouloir finir en un week-end et devoir tout reprendre l’année suivante. Votre future terrasse vous le rendra largement, à chaque soirée d’été passée pieds nus sur ses lames chauffées par le soleil.