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Acide pélargonique : mode d’action et utilisation au jardin

Acide pélargonique : mode d’action et utilisation au jardin

Acide pélargonique : mode d’action et utilisation au jardin

Qu’est-ce que l’acide pélargonique ? Un allié du jardinier écolo

Si vous avez déjà dû désherber manuellement vos allées ou vous battre contre le chiendent dans vos massifs, vous rêvez certainement d’une solution à la fois efficace et respectueuse de l’environnement. Bonne nouvelle : l’acide pélargonique pourrait bien devenir votre nouvel allié naturel au jardin.

Issu de plantes comme le géranium – d’où son nom – cet acide gras de la famille des acides carboxyliques est utilisé comme herbicide naturel. Son avantage ? Il agit rapidement, ne persiste pas dans le sol, et est autorisé par la réglementation pour un usage en agriculture biologique. Pas mal, non ?

Comment fonctionne l’acide pélargonique ?

Loin d’être une potion magique, l’acide pélargonique a pourtant une efficacité redoutable… à condition de bien comprendre son mode d’action. Contrairement aux désherbants chimiques systémiques qui pénètrent la plante et la détruisent de l’intérieur, l’acide pélargonique agit par contact.

En clair, il détruit les membranes cellulaires de la plante sur laquelle il est pulvérisé, provoquant un dessèchement rapide des parties aériennes. En 2 à 3 heures seulement, vous pouvez voir le feuillage flétrir et brunir. Toutefois, ne rêvons pas trop : les racines ne sont pas touchées, ce qui signifie que certaines plantes vivaces ou très vigoureuses peuvent repartir.

Mais là encore, cela dépend de vos objectifs : si vous cherchez à dégarnir rapidement une allée envahie de mousses ou d’herbes jeunes, c’est parfait. En revanche, pour éliminer du liseron, mieux vaut s’armer de patience… et peut-être d’un désherbeur thermique !

Dans quels cas utiliser l’acide pélargonique ?

Avant de dégainer votre pulvérisateur, il est bon de savoir où ce produit est le plus utile. Voici quelques exemples concrets au jardin :

Attention cependant : comme tout produit herbicide, même naturel, il est à manipuler avec parcimonie. Pas question d’en pulvériser sur vos massifs fleuris ou au potager. Et les jours ventés sont à proscrire sous peine d’accident végétal involontaire (oui, je parle d’expérience… ma lavande en a fait les frais !).

Comment utiliser l’acide pélargonique ?

Côté utilisation, rien de sorcier. L’acide pélargonique se trouve sous forme de concentrés à diluer ou de solutions prêtes à l’emploi dans les jardineries ou magasins bio. Certaines marques connues comme Solabiol, Neudorff ou Protect Expert proposent désormais des formulations à base d’acide pélargonique seules ou combinées avec des huiles végétales pour renforcer l’effet de contact.

Voici les étapes classiques à suivre :

Et si vous vous demandez si le port de gants est nécessaire, la réponse est oui. Même naturel, ce produit reste corrosif en contact direct avec la peau.

Un désherbant naturel… mais pas sans limites

Parce qu’on aime bien vous dire les choses telles qu’elles sont sur 123jardin.fr, parlons aussi des limites de l’acide pélargonique. On aimerait parfois qu’il remplace tous les désherbants décriés, mais il n’est pas une solution miracle.

Voici quelques inconvénients qu’il est bon de connaître avant de se lancer :

En d’autres mots, gardons-le comme outil d’appoint, pas comme solution unique. Pour un désherbage durable, rien ne remplacera le paillage, la rotation des cultures… ou les coudes bien fléchis du jardinier !

Alternative écologique et réglementairement solide

Si vous jardinez en France, vous savez déjà que depuis le 1er janvier 2019, les produits phytosanitaires de synthèse sont interdits à la vente pour les particuliers. L’acide pélargonique fait donc partie des rares alternatives naturelles autorisées et labellisées comme utilisables en agriculture biologique (UAB).

C’est rassurant de savoir qu’on peut désherber sans nuire à notre sol ou à nos précieuses abeilles, non ? J’ajouterais même que pour celles et ceux qui veulent faire un geste pour la planète sans laisser leur potager à l’abandon, c’est une des meilleures pistes existantes actuellement.

Le petit mot de Léa au jardin

Je dois l’avouer, l’acide pélargonique a trouvé sa place dans mon abri de jardin. Je l’utilise notamment pour garder l’entrée de ma serre propre sans avoir à m’agenouiller tous les cinq jours. C’est simple, efficace, et je sais que mes semis de tomates, juste à côté, n’ont rien à craindre.

Mais attention, comme avec tout produit, je l’utilise avec prudence. Et surtout, je ne l’envisage jamais comme miracle, mais comme une aide ponctuelle. Un bon jardinier reste attentif à ce qu’il met dans son sol, même quand ses bottes sont pleines de boue et son dos un peu rouillé. 😉

Pense-bête du jardinier bio

Avant de partir en guerre contre les herbes indésirables avec votre flacon d’acide pélargonique, gardez ces petits rappels en tête :

Et surtout… n’oubliez pas : dans un jardin vivant, il y a des « mauvaises herbes » qui méritent leur place. Orties au compost, pissenlits en infusion, plantain pour les petits bobos… et si on apprenait aussi à les regarder autrement ?

À vos pulvérisateurs… mais avec conscience et modération !

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