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Alternariose tomates : reconnaître et traiter cette maladie fongique

Alternariose tomates : reconnaître et traiter cette maladie fongique

Comment reconnaître l’alternariose sur les tomates ?

Rien de plus décourageant que de voir ses belles tomates virer du rouge appétissant au brun suspect. Si vos pieds de tomates affichaient une santé éclatante… et qu’en quelques jours, les feuilles jaunissent et se nécrosent, il y a de fortes chances que l’alternariose se soit invitée dans votre potager.

L’alternariose, c’est une maladie fongique causée par le champignon Alternaria solani. Ce petit squatteur microscopique adore l’humidité et la chaleur, surtout entre 20 et 30°C. Ce n’est donc pas un hasard si elle frappe souvent en plein été, après quelques jours de forte chaleur suivis par des pluies estivales.

Mais comment savoir si c’est bien cette maladie qui attaque vos tomates et pas une autre ? Voici les principaux symptômes à surveiller :

  • Des taches brunes sur les feuilles : elles apparaissent généralement sur les feuilles plus anciennes, à la base du plant.
  • Contours concentriques : souvent, les taches ont des anneaux sombres semblables à des cibles, typiques de l’alternariose.
  • Jaunissement et dessèchement des feuilles : les feuilles jaunissent autour des taches, finissent par se dessécher et tombent.
  • Tiges et fruits touchés : dans les cas plus avancés, des lésions peuvent apparaître sur les tiges et même sur les fruits. Ces derniers développent des taches noires, parfois enfoncées, rendant la tomate non comestible.

Un plant malade semble souvent vieillir prématurément, perdant follement ses feuilles et produisant moins (ou pas du tout) de fruits sains. Une attaque qui ruine la récolte… et parfois aussi le moral du jardinier !

Pourquoi et comment l’alternariose s’installe-t-elle ?

L’alternariose est un classique du jardin, surtout quand certaines conditions sont réunies. Ce champignon est bien malin : il passe l’hiver dans les débris de culture, les outils non désinfectés ou même dans le sol. Dès que la météo favorable revient, paf !, il reprendra ses attaques.

Voici les principales causes favorisant son apparition :

  • Humidité excessive : pluie fréquente, arrosages trop généreux ou mal placés (feuillage arrosé), sol mal drainé…
  • Densité de plantation : moins d’espace = moins de circulation d’air = atmosphère propice à la prolifération des champignons.
  • Faiblesse ou stress de la plante : un manque de nutriments, un excès d’azote, une taille inadaptée… affaiblissent la tomate et la rendent plus sensible aux maladies.
  • Non-rotation des cultures : planter des tomates au même endroit chaque année favorise la survie et l’accumulation des pathogènes comme Alternaria.

Un peu comme un mauvais virus qui traîne dans la classe de vos enfants : s’il trouve des conditions idéales, il contamine tout le monde !

Limiter les dégâts : les bons gestes préventifs

Bonne nouvelle : on peut éviter bien des soucis en adoptant quelques réflexes simples mais efficaces. La prévention reste votre meilleur bouclier face à l’alternariose. Voici ce que je pratique chaque année dans mon potager — et mes tomates me disent merci !

  • Respecter la rotation des cultures : ne replantez pas des tomates au même endroit avant 3 à 4 ans. Alternez avec des légumes non sensibles aux mêmes maladies (légumineuses, laitues…).
  • Espacer les plants : laissez au moins 50 à 60 cm entre chaque pied pour garantir une bonne aération.
  • Arroser intelligemment : jamais sur les feuilles. Privilégiez un arrosage au pied, idéalement le matin pour que l’humidité s’évapore dans la journée.
  • Tailler à bon escient : enlever les gourmands, tailler légèrement pour ouvrir le plant à la lumière sans le dégarnir inutilement.
  • Pailler généreusement : une épaisse couche de paillis prévient les éclaboussures (et donc la transmission de spores depuis le sol vers les feuilles).
  • Nettoyer les outils et éliminer les débris : un sécateur désinfecté, un jardin propre débarrassé des restes de culture, c’est déjà du bon boulot !

Et pour les jardiniers bio dans l’âme (comme moi), certaines solutions naturelles offrent une première ligne de défense.

Traiter l’alternariose : que faire quand elle est déjà là ?

Malgré toutes les précautions, il peut arriver que l’alternariose s’installe. Pas de panique ! On passe à l’action.

Voici les étapes et produits que je recommande, testés et approuvés dans mon jardin :

Éliminer les parties atteintes

Coupez immédiatement les feuilles ou tiges infectées et jetez-les (surtout pas au compost !). Passez votre sécateur à l’alcool ou à l’eau de javel diluée entre chaque coupe pour éviter de propager le champignon.

Utiliser des traitements naturels

Plusieurs solutions bio peuvent limiter la progression du champignon :

  • Cuivre (bouillie bordelaise) : à utiliser en préventif ou au tout début de l’infection. Attention à ne pas abuser : le cuivre s’accumule dans le sol.
  • Tisanes et décoctions de prêle ou d’ortie : riches en silice, elles renforcent les tissus des plantes. À pulvériser régulièrement.
  • Bicarbonate de soude + savon noir : une solution maison efficace à pulvériser tous les 10 jours par temps sec.

Certaines préparations à base de purins sont également bénéfiques, à condition d’être bien dosées. Un purin d’ail ou de consoude pourra aider à booster l’immunité naturelle de la plante.

Dernier recours : les fongicides

En cas de situation critique, un fongicide agréé peut être utilisé. Toujours avec parcimonie, en respectant scrupuleusement les indications. Le but n’est pas de bombarder tout le jardin, mais de sauver ce qui peut l’être.

Choisir des variétés résistantes

Une des meilleures stratégies contre l’alternariose consiste à opter dès le départ pour des variétés moins sensibles. Certaines variétés anciennes ou hybrides ont été sélectionnées pour leur résistance naturelle aux maladies fongiques.

Voici quelques variétés connues pour mieux tolérer l’alternariose :

  • Tomate ‘Fandango’ : productive, savoureuse et robuste face aux champignons.
  • ‘Ferline’ : variété hybride F1, très résistante aux maladies classiques du potager.
  • ‘Marmande VR’ : ancienne variété bien connue, avec un profil de résistance renforcé.

N’hésitez pas à mélanger plusieurs variétés dans votre potager. Non seulement cela diversifie les plaisirs à table, mais cela limite aussi les dégâts en cas d’infestation localisée.

Observation et réactivité : vos meilleures armes

Surveiller régulièrement vos plants, surtout en période chaude et humide, est LA clé. Quelques minutes le matin, une petite inspection rapide lors d’un arrosage, et vous pouvez souvent détecter les tout premiers symptômes.

Et si l’on devait résumer le combat contre l’alternariose ? Voici les maîtres-mots : prévention, vigilance, action rapide.

Personne n’a envie de voir son potager jouer les victimes d’un champignon indésirable après des semaines de soins. Mais souvenez-vous, le jardinier est un équilibriste entre nature et contrôle. Une alternariose traitée tôt, c’est une récolte peut-être réduite, mais pas perdue. Et chaque saison de jardinage enseigne quelque chose… même (surtout !) les moins parfaites.

Alors, la prochaine fois que vous verrez des taches suspectes sur vos plants de tomates, vous saurez quoi faire. Et vos salades caprese n’ont qu’à bien se tenir ! 🍅🌿