Les aoûtats : ces invisibles qui vous gâchent l’été
Ah, les joies du jardin en été… Le doux chant des cigales, l’odeur de la lavande chauffée par le soleil, les pieds nus dans l’herbe fraîche… Jusqu’à ce que viennent les démangeaisons insupportables causées par ces minuscules intrus : les aoûtats. Petites bêtes invisibles à l’œil nu, les aoûtats s’invitent souvent en masse dans nos espaces verts et peuvent transformer une après-midi farniente en véritable calvaire. Heureusement, il existe des moyens simples mais efficaces pour limiter leur prolifération.
Dans cet article, je vous partage mes conseils testés et approuvés pour reprendre le contrôle de votre jardin… et de votre peau !
Qu’est-ce qu’un aoûtat, exactement ?
Avant de vouloir les éradiquer, encore faut-il savoir à qui on a affaire. Les aoûtats sont des larves d’acariens rouges appartenant à la famille des Trombiculidae. Ce ne sont pas les adultes (qui vivent tranquillement dans le sol) qui posent problème, mais leurs bébés. Ces larves mesurent moins d’un demi-millimètre, mais elles ont des mandibules bien décidées à faire leur job : se nourrir de cellules de peau animale et humaine.
Leur saison de prédilection ? De fin juin à septembre, avec un pic en plein mois d’août — d’où leur petit nom évocateur…
Reconnaître les morsures d’aoûtats
Si vous vous êtes déjà réveillé avec des démangeaisons autour des chevilles ou derrière les genoux après une journée dans le jardin, vous connaissez probablement déjà ces vilains. Leurs morsures apparaissent sous forme de petits boutons rouges regroupés, avec une sensation de brûlure ou de grattage parfois insupportable. Leur zone de prédilection ? Les endroits où la peau est fine et les vêtements serrés : creux des genoux, taille, aisselles, chevilles.
Mon conseil ? Dès que vous ressentez les premières démangeaisons : ne grattez pas ! Cela aggrave l’irritation et peut entraîner des infections.
Pourquoi l’aoûtat aime tant votre jardin
Les aoûtats raffolent des pelouses hautes, des herbes folles, des massifs denses et humides. Leur terrain de chasse préféré ? Les jardins laissés un peu « sauvages », où la végétation a repris ses droits. Mais pas de panique, cela ne signifie pas qu’il faut tout bétonner ! Un jardin naturel peut tout à fait coexister avec une gestion douce des parasites.
Mes astuces naturelles pour réduire la présence des aoûtats
Voici quelques gestes simples pour décourager les aoûtats de s’inviter chez vous :
- Tondez votre pelouse régulièrement : Les herbes hautes sont leur terrain de prédilection. Une tonte régulière rend leur habitat moins accueillant.
- Évitez l’arrosage excessif : Trop d’humidité favorise leur présence. Privilégiez un arrosage ciblé tôt le matin.
- Taillez les bordures et les massifs : Les coin ombragés et envahis de végétation sont des refuges à aoûtats. Aérez votre jardin.
- Paillez avec des matériaux secs : Le paillage empêche la repousse de mauvaises herbes et crée une barrière naturelle contre certains nuisibles.
- Installez des plantes répulsives : Le souci, la lavande ou la menthe poivrée sont connus pour faire fuir les insectes (et certains acariens également).
Personnellement, depuis que j’ai commencé à planter de la lavande entre mes massifs et à tondre mon jardin une semaine sur deux en été, j’ai nettement moins de soucis… Et pourtant, Dieu sait que mes chiens adorent s’ébattre dans les hautes herbes !
Protéger sa peau quand on jardine ou se balade dans l’herbe
Quand on sait qu’on a un jardin à risque, mieux vaut prévenir que se gratter pendant trois jours :
- Portez des vêtements longs : pantalons serrés aux chevilles, manches longues, chaussettes hautes. Moins de peau exposée, c’est moins de risques de piqûres.
- Privilégiez les tissus clairs : Cela permet de repérer plus facilement ces petits visiteurs si jamais ils décident de grimper le long de votre jambe.
- Appliquez un répulsif naturel : L’huile essentielle de tea tree diluée, ou celle de citronnelle, peut faire des merveilles en prévention.
Et surtout, une fois vos activités extérieures terminées :
- Filez sous la douche pour éliminer toute larve baladeuse.
- Mettez vos vêtements dans un sac plastique fermé jusqu’au lavage à haute température (60°C, pas moins !).
En cas d’invasion : que faire ?
Parfois, malgré toutes les précautions, l’invasion est là. J’en ai fait les frais une année quand j’ai tenté de laisser pousser une prairie fleurie naturelle au fond du jardin. Belle idée sur le papier, moins sur mes mollets… Voici ce que j’ai fait pour reprendre le dessus :
- Traitez le sol avec un acaricide naturel : On peut trouver dans le commerce des traitements à base d’huile de neem, efficaces tout en restant respectueux de la faune non ciblée.
- Utilisez de la terre de diatomée : Cette poudre naturelle agit par contact et peut être saupoudrée dans les zones à forte présence d’aoûtats.
- Privilégiez un traitement tôt le matin ou en soirée : Les larves sont plus actives à ces moments-là.
- Maintenez ces traitements pendant au moins deux semaines pour briser le cycle larvaire.
Et côté animaux de compagnie ?
Nos compagnons ne sont pas épargnés, et peuvent même ramener les aoûtats dans la maison. Si votre chien ou votre chat se gratte frénétiquement à des endroits inhabituels, pensez aoûtats !
- Examinez leur pelage à la loupe (ou à la main en les caressant à rebrousse-poil).
- Un bain tiède avec un shampoing vétérinaire antiparasitaire peut suffire si l’infestation est légère.
- Sinon, consultez rapidement votre vétérinaire pour éviter les surinfections cutanées.
De mon côté, mon vieux Border Collie, Looping, a été mon meilleur détecteur d’aoûtats pendant des années ! Dès qu’il commençait à se gratter frénétiquement les pattes arrière après ses escapades dans les buissons… je savais que le moment était venu de sortir l’aspirateur de jardin et de refaire une petite toilette aux massifs.
À retenir pour profiter de votre jardin sans piqûres
Vivre avec la nature, c’est aussi apprendre à cohabiter avec ses habitants, même les plus discrets (ou désagréables). Les aoûtats ne doivent pas vous priver du plaisir de flâner dans votre jardin ou de passer une soirée pieds nus sur la terrasse. Avec un peu de vigilance, un brin d’entretien et quelques astuces naturelles, vous pouvez largement limiter leur présence.
- Entretenez votre jardin sans tomber dans l’aseptisation.
- Soyez attentif aux premiers signes d’infestation.
- Protégez votre peau et vos animaux lors des périodes sensibles.
Alors ne laissez pas ces intrus minuscules vous gâcher l’été ! Votre jardin est votre havre de paix, et chaque parasite a son point faible… À vous de jouer, et peut-être même, de revêtir fièrement votre cape de super jardinier anti-aoûtats !
Bon jardinage à tous, et n’oubliez pas : observez, testez, apprenez. La nature vous le rendra, gratouilles en moins !