Une vieille variété pleine de charme : la betterave crapaudine
Si vous avez déjà croisé une betterave toute tordue, à la peau foncée et rugueuse, ressemblant à une vieille racine de sorcière… c’était peut-être une crapaudine. Ce nom savoureux cache une variété ancienne de betterave, longtemps oubliée au profit de ses cousines rondes et rouges. Et pourtant, elle a tout pour plaire : goût délicatement sucré, texture fondante, rusticité au potager… et même un petit air d’authenticité qui fait vibrer les amoureux du jardinage à l’ancienne.
Vous avez envie de tenter l’expérience ? Suivez-moi, je vous emmène les mains dans la terre… et la fourchette !
Qu’est-ce que la betterave crapaudine ?
La betterave crapaudine, c’est un peu le dinosaure du potager. Ancienne variété cultivée depuis des siècles, elle doit son nom à sa peau noire et rugueuse… qui rappelle celle du crapaud. Mais ne vous fiez pas aux apparences : sous ce manteau peu séduisant se cache une chair rouge sombre, fine, sucrée et parfumée, bien plus subtile que celle des betteraves plus modernes. Certains disent même qu’après avoir goûté une crapaudine rôtie au feu de bois, on ne peut plus revenir aux betteraves industrielles.
Elle se distingue par sa forme allongée et fuselée, un peu comme une carotte épaisse. C’est une variété rustique, peu exigeante et qui supporte très bien le froid, ce qui en fait une alliée de choix pour un potager d’automne ou d’hiver.
Pourquoi cultiver la betterave crapaudine chez soi ?
Franchement, pourquoi pas ? Mais plus sérieusement :
- C’est une variété ancienne qui retrouve sa place dans les potagers bio et naturels.
- Elle est savoureuse et offre un goût inimitable qui ravira les papilles exigeantes.
- Elle se conserve très bien, parfaite pour les réserves hivernales.
- Elle permet de varier les plaisirs au potager, avec une forme originale, atypique dans les assiettes.
Et puis, entre nous, cultiver une betterave qui ressemble à un vieux sorcier, c’est quand même plus drôle qu’une banale ronde rouge, non ?
Comment semer et cultiver la betterave crapaudine
Choisir le bon moment
Les semis de betterave crapaudine se font de préférence entre avril et juin, selon votre climat. Comme elle pousse lentement, ne tardez pas trop à semer pour une récolte avant les fortes gelées.
Préparer le sol
La crapaudine aime les sols légers, profonds et bien ameublis. Elle déteste les sols lourds et compacts où ses longues racines tordues auraient du mal à se développer. Travaillez bien la terre avant le semis, idéalement avec du compost bien mûr.
Le semis en pratique
- Tracez des sillons peu profonds, espacés de 25 à 30 cm.
- Semez les graines tous les 5 cm environ.
- Recouvrez légèrement de terre et tassez.
- Arrosez en pluie fine.
Astuce de Léa : Faites tremper les graines une nuit dans l’eau tiède avant le semis, cela accélère la germination.
Entretien facile
Une fois en place, la crapaudine demande peu d’entretien, mais elle ne dit pas non à quelques soins :
- Éclaircissez les plants une fois qu’ils ont 3-4 feuilles, pour ne conserver qu’un plant tous les 10-12 cm.
- Maintenez le sol frais par des arrosages réguliers, surtout en période sèche.
- Paillez pour limiter les mauvaises herbes et l’évaporation.
Attention aux ennemis
Elle résiste plutôt bien aux maladies, mais surveillez limaces et pucerons. Une décoction d’ail ou une pulvérisation de savon noir pourra suffire si besoin.
Récolte et conservation
Quand récolter ?
La betterave crapaudine prend son temps… Comptez environ 5 mois après le semis pour une récolte optimale, entre octobre et décembre. Attendez qu’elle soit bien dodue (3 à 7 cm de diamètre), mais pas trop non plus au risque de vous retrouver avec une betterave fibreuse. La récolte se fait à la fourche-bêche, avec précaution pour ne pas abîmer les racines.
Comment la conserver ?
Pas de panique, la crapaudine se garde très bien ! Stockez-les dans du sable légèrement humide, en cave ou dans un local frais, à l’abri de la lumière. Elles se conserveront ainsi plusieurs mois sans problème. Vous pouvez aussi les cuire et les congeler si vous manquez de place.
Idées de recettes pour cuisiner la crapaudine
La crapaudine ne se mange pas seulement parce qu’elle est jolie dans le potager : son goût est franchement délicieux. Voici quelques façons de la sublimer :
Rôtie au four ou dans les braises
Oui, oui, « à l’ancienne » ! C’est LA recette reine de la crapaudine. Brossez les racines sans les peler, et enfournez-les entières dans un four à 180°C pendant 1h à 1h30 selon leur taille. Vous pouvez aussi les cuire dans les braises d’un feu de bois, comme le faisaient nos grands-parents. Résultat ? Une chair tendre, sucrée, presque caramélisée… Une merveille.
En salade tiède
Après cuisson, pelez-les facilement avec les doigts, coupez-les en tranches épaisses et arrosez d’un filet d’huile de noix, de vinaigre balsamique, avec un peu de chèvre frais émietté. Parfait pour une entrée automnale pleine de caractère.
En purée ou en soupe
Mixée simplement avec une pointe de crème, voilà une purée sucrée et colorée qui change. Ou en soupe avec un peu de pomme et de gingembre pour un velouté étonnant. Succès garanti lors des dîners d’hiver.
En chips
Une astuce pour les petits gourmands : taillez vos betteraves en fines lamelles, passez-les à l’huile d’olive, puis au four à 120°C. Vous obtiendrez des chips croustillantes, sucrées-salées, à servir à l’apéro. Parfait pour épater vos invités avec un légume pas banal !
Un petit trésor pour les jardiniers-curieux
En cultivant la betterave crapaudine, vous ne faites pas qu’ajouter une curiosité à votre potager. Vous retrouvez une variété paysanne rustique, adaptée au climat tempéré, zéro blabla, 100 % goût. Elle pousse sans chichis, avec un bon paillage et un peu de patience. Et à la cuisine, elle amène de la générosité, de la douceur, et ce petit truc en plus qui devient l’ingrédient secret de vos plats hivernaux.
Alors, prêt.e à redonner sa chance à cette racine pleine de caractère ? Si vous avez un petit coin de potager inutilisé, foncez. Et si vous en avez déjà cultivé, je serais ravie que vous partagiez vos anecdotes ou recettes maison dans les commentaires. Allez, à vos semis !
