Tout savoir sur Philip Forrer et sa méthode de jardinage en milieu forestier

Lea

il y a 2 mois

Tout savoir sur Philip Forrer et sa méthode de jardinage en milieu forestier

Qui est Philip Forrer ? Un jardinier pas comme les autres

Derrière sa barbe blanche, son râteau en main et sa voix douce, Philip Forrer n’est pas seulement un amoureux de la nature : c’est une véritable source d’inspiration pour les jardiniers en quête d’harmonie avec le vivant. Installé dans les Pyrénées, ce personnage atypique a développé une méthode de jardinage révolutionnaire, inspirée de la forêt. Oui, vous avez bien lu : créer un potager aussi fertile, autonome et résilient qu’un sous-bois sauvage. Tentant, non ?

Depuis plus de 40 ans, Philip jardine sans retourner la terre, sans labour, sans engrais chimiques, ni pesticides. Et malgré cela, son potager regorge de légumes géants, pleins de vitalité. Comment ? Grâce à une approche unique qui remet la vie du sol au centre de tout.

La méthode Forrer : quand la forêt devient jardin

Philip Forrer s’inspire du fonctionnement des forêts pour cultiver les légumes. En forêt, les arbres poussent remarquablement bien, sans désherbage, sans arrosage, ni engrais… Pourquoi ne pas en faire autant au jardin ? C’est ainsi qu’est née sa méthode de jardinage en milieu forestier, aussi appelée « jardin-forêt » ou « jardin forêt vivante ».

Le principe est simple (sur le papier) : créer un sol vivant, riche, auto-fertile. Et cela passe par quelques piliers fondamentaux :

Pas de sol nu : Tout comme en forêt, le sol doit toujours être recouvert pour le protéger et nourrir la vie microbienne. Cela passe par le paillage épais.
Pas de labour : Oubliez la bêche ou le motoculteur ! Le sol n’est jamais retourné pour préserver sa structure et les réseaux d’organismes qui y vivent.
Utilisation de bois morts et de BRF : Le Bois Raméal Fragmenté (BRF) et les branches mortes recréent un humus forestier propice à la fertilité.
Mix des cultures : Pas de monoculture dans un jardin-forêt : les espèces se mélangent, formant un écosystème diversifié résistant aux maladies et parasites.

Résultat ? Des récoltes abondantes, sans arrosage (ou si peu), sans produits chimiques, et un jardin qui gagne en autonomie année après année.

Un sol vivant, le cœur du jardin

Tout commence avec le sol. Pour Philip Forrer, c’est une évidence : « Prenez soin de votre sol, et il prendra soin de vos plantes ». Il compare souvent le sol à un organisme vivant, peuplé de microfaune, de champignons, de bactéries… Bref, un petit monde invisible mais essentiel.

Pour créer un sol forestier fertile, Philip commence par :

Étaler du bois mort ou du BRF directement sur le sol.
Ajouter une couche de compost ou de fumier bien mûr, pour nourrir les organismes du sol.
Recouvrir le tout de paille, de feuilles mortes ou de tonte sèche : un paillage généreux pour conserver l’humidité et éviter le désherbage.

Et devinez quoi ? Au fil des années, ce sol s’enrichit naturellement. Il devient noir, meuble, rempli de vers de terre… comme dans une vraie forêt ! Magique ? Non, simplement naturel.

Zéro arrosage, vraiment ?

C’est probablement l’un des aspects les plus étonnants de la méthode Forrer : une fois en place, le jardin-forêt ne nécessite quasiment plus d’arrosage. Grâce à la couverture organique continue, l’eau est retenue dans le sol, l’évaporation est minimisée, et les racines s’enfoncent profondément pour aller chercher l’humidité.

Sur son terrain pyrénéen, exposé au vent et au soleil, Philip cultive ainsi des salades, des tomates, des aubergines… tout cela sans grelotter à l’idée d’un coup de chaud. De quoi faire rêver ceux qui vivent dans des régions soumises aux restrictions d’eau !

Un jardin résilient aux maladies et aux ravageurs

Là encore, Philip Forrer bouscule les idées reçues. Plutôt que de traiter, il préfère faire confiance à la nature. En créant un écosystème riche et équilibré, les auxiliaires (comme les coccinelles, les carabes ou les oiseaux) viennent naturellement réguler les populations de nuisibles.

Pas besoin de fongicide quand vos tomates poussent dans un sol vivant et bien aéré : elles résistent mieux aux maladies. Même l’oïdium, que redoutent tant de jardiniers, est bien moins présent dans un jardin forêt bien entretenu.

Et si une plante dépérit ? Philip l’accepte : « C’est peut-être qu’elle n’avait pas sa place ici. La nature vous dit quelque chose, il faut l’écouter. »

Concrètement, on commence comment chez soi ?

Vous n’avez pas un hectare de terrain ou une forêt à disposition ? Pas de panique. La méthode Forrer est adaptable à tous les jardins, même en zone urbaine, ou sur une parcelle modeste.

Voici quelques conseils pour débuter :

Choisissez un petit coin de votre jardin pour tester la méthode. Nul besoin de tout chambouler d’un coup.
Recouvrez le sol d’une couche de bois fragmenté (vous pouvez en récupérer chez un élagueur local ou dans une déchetterie verte).
Ajoutez un compost maison ou du fumier biologique, puis paillez abondamment.
Implantez quelques cultures faciles, comme des courges, des haricots ou des tomates cerises.

Et surtout… observez ! C’est le mot-clé du jardinage forestier. Chaque terrain étant unique, il faut prendre le temps de regarder ce qui fonctionne, ce qui attire les insectes, ce qui pousse spontanément. C’est là que la magie opère.

Une philosophie bien plus qu’une technique

Plus qu’une méthode, c’est une invitation à repenser son rapport à la terre. À ralentir, à faire confiance à la nature, à jardiner avec elle plutôt que contre elle.

Philip Forrer, c’est aussi une façon d’être : humble, connecté au vivant, émerveillé par la simplicité d’un sol fertile. Loin des injonctions de productivité ou des recettes toute faites, il nous montre une autre voie, plus douce, plus durable.

Et si vous avez un jour l’occasion de voir ses courgettes géantes ou ses artichauts spectaculaires entourés de fleurs sauvages, vous comprendrez pourquoi tant de jardiniers tombent amoureux de sa méthode.